L’humain est conçu pour affronter la variabilité, mais notre société moderne impose une linéarité artificielle : température stable dans nos maisons, frigos toujours pleins, repas à horaires fixes. Pourtant, notre physiologie est mieux adaptée au manque qu’à l’excès. Depuis des millénaires, notre corps a développé des mécanismes sophistiqués pour traverser les périodes de disette.
Lors d’un jeûne, le corps puise d’abord dans ses réserves de glycogène et de graisses pour alimenter ses besoins énergétiques. Après environ 24 heures, il déclenche un processus fascinant : l’autophagie. Ce mécanisme de recyclage cellulaire élimine les cellules vieillissantes ou dysfonctionnelles pour en extraire les protéines nécessaires à la production de nouvelles cellules en pleine santé.
Ce n’est pas tout. Pendant le jeûne, le système digestif – qui consomme jusqu’à 50 % de notre énergie – se met au repos. Le corps peut alors se concentrer sur la détoxification et la régénération, notamment de la muqueuse intestinale. Véritable interface avec le monde extérieur, elle joue un rôle clé dans l’absorption des nutriments et la défense immunitaire.
Cette muqueuse fragile est mise à rude épreuve : gluten, stress, polluants… Je fais très attention à ces agresseurs, car je la traumatise déjà d’une autre manière. Lorsque je cours un trail, la majorité de mon flux sanguin est dérouté vers mes muscles. Cela provoque une hypoxie (manque d'oxygène) des cellules intestinale, les rendant plus vulnérables aux lésions… Alors que la répétition des impacts au sol (des milliers de foulées sur terrain accidenté) crée justement des microtraumatismes intestinaux. Ajoutons à cela l’élévation de la température corporelle, le stress nutritionnel et hydrique, ainsi que l’activation du système nerveux sympathique : pour Guillaume Millet (#79), l’état du corps après un ultra-trail est équivalent à celui d’un patient en réanimation.
Depuis mon épisode avec Fabien Moine (#84), je suis donc convaincu que le jeûne devrait faire partie de mes routines de réparation. Mais je n’avais pas envie d’investir une semaine pour le faire. C’est pourquoi j’ai testé le protocole de jeûne mimétique de 5 jours de Prolon. Une version commerciale et édulcorée d’un véritable jeûne, où l’on se prive de nourriture mais aussi des stimulations dopaminergiques, physiques et intellectuelles, pour opérer un véritable travail introspectif et émotionnel. Je suis persuadé que cette expérience est enrichissante, mais pour l’instant, j’ai d’autres priorités qui m’animent davantage.
Prolon me semblait donc une alternative parfaite pour bénéficier des avantages physiologiques du jeûne, tout en continuant à travailler et à m’occuper de ma famille. Le protocole repose sur des repas calibrés (principalement des soupes), conçus pour éviter toute réaction insulinique ou de synthèse protéique, tout en entraînant un déficit calorique important : 800 kcal/jour contre mes 3000 habituelles.
Ce que j’ai appris de cette expérience :
🥣 Manger en pleine conscience
Habituellement, je prends quelques respirations calmes avant de commencer mon repas pour activer le système parasympathique. Puis j’essaie de bien mastiquer et de manger lentement. Pour autant, ça reste difficile pour moi : j’ai en général un bon appétit, et tendance à manger trop vite. Mais lorsque mon seul repas de la journée se résume à une soupe et 3 olives, je peux t’assurer que je prenais le temps d’en savourer chaque cuillère. Je prolongeais ce plaisir autant que possible, et ça m’a aidé à mettre plus de conscience dans mes repas de façon générale.
😴 Une baisse d’énergie à anticiper
J’avais planifié 5 jours relativement légers sur le plan professionnel et sportif. En réalité, ce n’était pas suffisant. Même avec cette version allégée du jeûne, mon énergie était en baisse : je dormais en moyenne une heure de plus chaque nuit et devais faire une sieste après le déjeuner. J’ai maintenu la marche et le renforcement musculaire, mais j’ai évité la course et le ski. J’ai aussi ressenti une plus grande difficulté à me réchauffer, ce qui m’a poussé à délaisser les douches froides, au profit de deux séances de sauna.
💡 Un impact durable sur mon système digestif
Voici le plus fascinant : ça fonctionne. J’ai une alimentation exemplaire et des habitudes de vie qui visent à libérer des niveaux élevés d’énergie. Pourtant, depuis mon aventure en Namibie, je ressentais une certaine fragilité intestinale : mes selles étaient souvent trop molles et mal formées. Depuis mon jeûne en janvier, ce problème a disparu. C’est comme si ma muqueuse s’était réparée et que mon système digestif avait été réinitialisé. D’ailleurs, je tolère désormais mieux certains aliments, notamment le gluten, sans impact négatif. Ce qui est intéressant, c’est que cet effet perdure encore trois mois après.
Intégrer le jeûne dans ma routine
Je pratique déjà le jeûne intermittent au quotidien, avec deux repas à 11h30 et 18h30. D’une part, parce que je trouve que mon cerveau fonctionne mieux ainsi. D’autre part, car cela me semble cohérent avec notre héritage évolutif.
J’ai décidé d’ajouter 1 à 2 jeûnes mimétiques de 5 jours avec Prolon chaque année, dans les semaines qui suivent mes gros défis sportifs. Le prochain se déroulera dans la jungle : 250 km en autonomie au mois de juin. Mon plan ? Me laisser 2 à 3 semaines de récupération, avec un entraînement allégé et une alimentation optimisée (car le jeûne reste un stress), avant de clore ce cycle par un jeûne de 5 jours.
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PS : Je ne suis pas sponsorisé. Aucun de mes posts ne le sont. Je reçois de nombreuses propositions, que je refuse systématiquement, pour que tu sois sûr de ma sincérité. Les seules exceptions concernent UNAE qui a sponsorisé le podcast pendant 6 mois et OKO parce que je trouve leurs gourdes géniales et que ça me permet de t’offrir 10% de réduction avec le code OKOLIMITLESS. En dehors de ça, la seule marque dont j’ai réellement envie de parler désormais, c’est Féroce.
Inspiration
🌵 255km en semi-autonomie par 55°C : Le film
J’avais emporté une GoPro pour capturer cette folle aventure en journal de bord. J’ai enfin pris le temps de monter ce vlog intime, où je te partage tout : mes moments de joie, mes doutes, mes craquages, mes douleurs, et bien sûr, ces paysages à couper le souffle – bruts, sauvages, magnifiques et hostiles.
📆 Je serai au Sommet de la Productivité de mon ami Jérémy Coron
C’est un honneur de participer à nouveau à cet événement exceptionnel (et gratuit), qui réunit des experts passionnants pour optimiser tes process, tes outils, tes routines et ton mindset. Je suis certain que tu repartiras avec une multitude d’idées et de perspectives capables de transformer ta façon de travailler et de t’organiser.
➡️ Mon intervention : jeudi 20 mars à 9h30 – mais je t’encourage vivement à assister à un maximum de sessions ! (Eliott Meunier, Julien Gueniat, Pierre Dufraisse, Matthieu Deroches…)
💪 Reco Video : Protocole 40 de Rudy Coia
Nouvelle série de mon ami Rudy, qui dévoile ses routines et ses apprentissages pour rester au top à l’approche de ses 40 ans. Je regarde rarement des vidéos YouTube, mais celles-ci sont à la fois inspirantes, divertissantes et pleines de bonnes idées !
🤸♀️ Après l’Hyrox, les SuperFit Games
Figure emblématique de la musculation au naturel, Rudy a évolué vers une pratique multisport visant un niveau général de fitness avec une emphase sur la longévité. Avec l‘essor de l’Hyrox, la mode est d’être un “athlète hybride”, et c’est pour eux qu’il a eu envie de créer les SuperFit Games : 1 000 m de SkiErg, 1 000 m de rameur, 2 000 m de BikeErg, 1 000 m de course à pied, maximum de tractions au poids du corps, maximum de dips au poids du corps et maximum de répétitions au squat goblet (30 kg pour les femmes, 40 kg pour les hommes).
L'événement se déroulera au SuperPhysique Gym près d'Annecy le 26 juillet 2025 et privilégie l'émulation collective et le dépassement de soi, sans classement formel, afin de favoriser une saine compétition et des liens solides entre les participants.
➡️ Plus d’infos pour y participer ici
J’y serai avec Féroce qui offrira le repas à tous les participants !
Bonjour, j'avais fait aussi des expérience de FMD il y a longtemps. Radin, j'avais développé ma propre version du menu. https://www.nfkb0.com/2018/11/26/fast-mimicking-diet/
J'aimerais savoir si vous avez un avis concernant le grand écart entre les recommandations de Valter Longo de limiter les protéines, surtout animales, pour viser un raisonnable 0,8 g/kg/j et la mode qui envahit les RS depuis 10 ans de viser 2 g/kg/j.
Merci