Quelles sont les choses dont tu es le plus fier ?

Je suis prêt à parier qu'elles étaient difficiles. Pour ma part, je viens d'achever l'ascension du Mont Blanc, et c'était une expérience fantastique !

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Pour apprécier le luxe d’une douche chaude, d’une soupe ou d’un feu de bois, il faut accepter de se confronter occasionnellement à l’inconfort. La valeur intrinsèque des choses n’existe pas, elles ne valent que par comparaison à une situation donnée.

Réveil à 3h50 après une nuit impossible à 3200m d’altitude au refuge de Tête Rousse. Un morceau de brioche plus tard, je mets ma dextérité à l’épreuve aux premières lueurs de l’aube pour monter au refuge du Goûter à 3835m. Le chocolat chaud en poudre que nous y buvons m’aurait semblé infect en d’autres circonstances, mais je le savoure avec une délectation toute particulière, conscient de la montagne qu’il me reste à gravir.

4400m. J’ai les jambes tétanisées, la tête qui tourne, chaque pas est une victoire contre moi-même. Je suis épuisé, et les ressauts successifs de l’arête des bosses camouflent mon objectif. Pas après pas, j’avance, lentement, difficilement, sans plus savoir pour combien de temps encore, mais j’avance.

Une éternité plus tard, il ne semble plus y avoir aucun mur à l’horizon. Seulement une horde de montagnes à perte de vue qui se dessine telle des moutons sur la mer. 4809m. Extasié devant cette vue d’une beauté ineffable, soulagé d’être enfin arrivé après tant de souffrances, et fier d’avoir repoussé mes limites pour tutoyer le toit de l’Europe, je pleure.

On vit dans une société d’opulence caractérisée par la facilité de nos désirs. Mais ce sont les difficultés qui permettent d’apprécier la beauté du chemin. Et c’est en sortant de notre zone de confort que l’on apprend le plus sur nous-même.

De retour au refuge, notre guide fanfaronne auprès de ses collègues : alors que je me trouvais tellement lent et diminué par le manque d’oxygène, nous avons en réalité mis 5h10 pour atteindre le sommet depuis Tête Rousse. Des avions de chasse comme il dit.

Ces quelques jours en dehors du temps et de mes préoccupations quotidiennes m’ont connecté à l’essentiel : ceux que j’aime, le moment présent, la beauté sans pareille de notre planète, la chance d’avoir un corps suffisamment polyvalent pour poursuivre ses rêves. La brièveté de la vie, et l’importance de la vivre pleinement.

L’alpinisme est une activité dangereuse, et une dizaine de personnes trouvent la mort chaque année sur les pentes du Mont Blanc. Mais il est encore plus dangereux de ne pas vivre.

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Inspirations

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Comment repousser les limites de la fatigue pour triompher d’épreuves aussi longues que des Iron Man ou des Ultra Trail ? Médecin du sport et athlète d’endurance, Fabrice partage avec moi ses connaissances à propos de l’entraînement, de l’alimentation et de la santé.

⚡️ Deux podcasts que j’ai bien aimés : En route vers l’autonomie avec Pierre 1911 et La maison autonome (earthship) de Benjamin Adler
Je ressens l’envie, le besoin et la nécessité d’évoluer vers une certaine forme d’autonomie, énergétique et alimentaire. Je pense que cette posture est écologiquement utile, psychologiquement reconnectrice, et physiquement anti-fragile. Il ne s’agit pas de s’extraire de la société, seulement de plonger un peu plus les mains dans la terre.

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