Quand la mort toque à ma fenêtre...
Cette histoire est dramatique, probablement inconfortable, mais certainement riche d'enseignements.
Lundi matin, je suis parti à 4h30 pour Paris. J’arrive à 10h à la Maison de l’Épigénétique afin d’expérimenter une machine d’entraînement futuriste conçue pour la NASA. Les jambes cotonneuses et le cerveau shooté aux endorphines, j’entends mon téléphone vibrer pour la 3ième fois. C’est ma femme. Je décroche. L’artisan venu poser des velux sur le toit de notre immeuble a fait une chute mortelle.
Je suis sous le choc. Bien sûr, nous n’étions pas proches. Mais déjà les souvenirs défilent devant mes yeux et se mélangent à mon imagination qui tente de reconstituer le drame. Je laisse mes émotions sous muselière, poursuit ma journée aussi éreintante que passionnante, avant de me poser pour réfléchir.
J’imagine sa matinée, comme tant d’autres avant elle, un café distrait vite avalé avant de prendre le chemin du travail un lundi matin. A-t-il pris le temps de dire à sa femme combien il l’aime ? De serrer ses enfants dans ses bras ? Nous sommes tous victimes du facteur d’habituation, qui dépossède la routine de la conscience. Et puis, notre monde est si sécuritaire qu’on en oubli que la tragédie n’est qu’un revers du hasard. Elle n’attend pas d’être invitée à une ascension de l’Everest pour toquer à la fenêtre.
Voilà la première leçon de cette histoire. Nous avons la chance inestimable d’être incarné dans un corps pour jouer au grand jeu de la vie, soyons-en dignes. Éprouvons de la gratitude en gonflant nos poumons d’air chaque matin au réveil. Chérissons nos proches et disons leur tout notre amour, même sans raison. Surtout, mettons de la conscience dans chaque minute qui passe. Je ne dis pas de surbooker nos journées en ayant peur du lendemain. Mais de décider consciemment de ce à quoi l’on dédie notre temps et notre énergie. Il est si facile de tomber dans le piège mortifère du compromis, de traverser ses journées sans en voir la couleur, et de fantasmer sur un avenir qui n’arrivera jamais.
Parler de la mort est toujours inconfortable. À quoi bon être capable de bâtir des cathédrales et des vaisseaux spatiaux, de ressentir l’amour fou, la passion ou la beauté, de marquer l’Univers de notre trace, si tout ça n’est que poussière d’étoile. Une perspective insupportable pour l’ego, qui trouvera du réconfort dans la foi en Dieu. Ceux qui n’ont pas cette chance pourront peut être en trouver dans les mystères de la physique quantique.
Aux Origines du Big Bang, notre Univers n’était qu’un Atome. Puis il a explosé pour devenir notre monde. Nous sommes le fruit de ces mêmes particules élémentaires. Et l’intrication quantique suppose qu’elles sont reliées, les unes aux autres. Dans cette perspective, je suis un peu toi, et tu es un peu moi. Certes, notre identité et nos souvenirs disparaîtront. Pour permettre l’émergence de quelque chose de nouveau. Un jeu de Légo avec les briques de base de la vie, qui se réorganisent sans cesse dans un éternel recommencement.
Dans la Nature, rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme. Et moi alors ? Mes expériences, mes connaissances, mes créations ? Elles aussi, influencent le monde, participent à métamorphoser mon microcosme, à façonner l’identité de mes enfants. Je suis cause et conséquence, intriqué dans un système dynamique toujours en mouvement.
Malgré tout, si je suis parfaitement honnête, l’idée de mourir m’angoisse, comme tout le monde. J’ai encore tant de choses à accomplir.
Pourtant, ça ne m’empêche pas de relever des défis objectivement dangereux. Mais sur ces terres hostiles, je porte toute mon attention sur ce que je peux contrôler : ma préparation, mes guides, ma forme physique, ma concentration… Seul l’environnement est imprévisible. C’est vrai en alpinisme autant que sur le trottoir que je foule chaque matin pour accompagner ma fille à l’école. Ou sur ces toits qu’il avait l’habitude de traverser sans harnais de sécurité.
La prudence ne demande pas d’arrêter de vivre, mais nous commande de distinguer ce qui dépend de nous de ce qui nous échappe.
Alors je continuerai. À conquérir des sommets, à traverser des Déserts, Jungles et Banquises, peut être même des Lacs, mers et océans. Ces aventures me permettent de vivre des émotions au dessus de la moyenne qui me font me sentir vivant, au risque d’y perdre la vie. Surtout, elles agissent comme des reboot des injonctions de la société et de ses conditionnements, pour me forcer à distinguer l’important du futile, le problème du détail.
D’avoir pleinement conscience de la valeur de chaque seconde, et de leur dédier toute mon âme, ma passion et mon courage. Je ne sais pas quand ma vie s’arrêtera, mais je SAIS qu’elle aura été belle, intense, et sans regrets.
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Inspirations
🎙️ Dernier épisode de Limitless Project :
#83 : Plus sain que le bio – Emna Everard
Disrupter la grande distribution avec une boutique en ligne de produits bios et sains en étant encore étudiante, il fallait oser ! Un pari gagnant, puisque Kazidomi cartonne. Pourtant, Emna arrive à concilier son job de CEO avec sa passion pour l’Exploration de la vie. Quels sont ses secrets, ses learnings et son mindset ? C’est l’objet de cet épisode.
👶 Je note par ailleurs un petit hack précieux : Les vêtements et jouets sont bourrés de perturbateurs endocriniens, préjudiciables à tout âge de la vie, mais particulièrement de 0 à 3 ans. Une bonne façon de s’en protéger est d’acheter des objets de seconde main ! Qui plus est, les bébés grandissent tellement vite qu’ils sont généralement en super état, ça fait de belles économies, et c’est écolo. Go Vinted !
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⚙️ Un livre que je viens de terminer : Human Machine de Jean de La Rochebrochard
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🏊♀️ Un biopic à voir : Insubmersible sur Netflix
Le mental et la détermination de cette sexagénaire sont juste incroyables. Un pied de nez à ceux qui pensent qu’ils sont trop vieux pour… Il suffit d’y croire. De voir au delà. De faire péter nos croyances limitantes. C’est aussi une belle illustration de l’énergie de l’ego. Souvent critiqué, il n’en demeure pas moins un moteur. Certes, le sien est surdimensionné, à la hauteur de ses rêves. Elle est certainement insupportable au quotidien, mais son histoire n’en demeure pas moins extrêment inspirante. À voir absolument !
👕 Mon dernier achat utile : Oryon 72h Merino Tee-Shirt
J’ai découvert la magie du mérinos avec Seagale, une marque que j’ai beaucoup porté et recommandé. Thrudark, c’est juste le niveau supérieur. Plus doux, plus épais, plus solide. Mais avec les mêmes propriétés thermorégulantes et la possibilité de porter le même tee-shirt plusieurs jours de suite, sans odeur. Ma garde robe en comporte 4, ce qui me permet de tenir 2-3 semaines. Et c’est tout. Je n’ai besoin de rien d’autre.
[ERRATUM : La journée Wim Hof avec Léo à laquelle je participe n’est pas le 9 mars mais bien le dimanche 31 mars]
Oui il est difficile de parler de la mort dans notre societé de consommation, de jeunisme, de performances sans cesse recherchées. Quid des autres sociétés?
Mais ce qui reste, c'est l'amour: l'amour donné, l'amour reçu.
L'amour qui fait des ricochets et dont les ondes de choc se propagent au-delà de ce qu'on peut imaginer.
Et oui la mort peut venir à tout moment, alors chérissons nous déjà et ensuite notre famille amis, et surtout profitons de chaque journée avec gratitude d’être juste en vie et pleine santé